17 janvier 2015

Patrick Vion, sapeur-pompier : «Nous pouvons même être piégés»

Patrick Vion, 54 ans, trente-trois ans de métier, est depuis huit ans le commandant de la caserne de pompiers de Ramonville (31) . En ce début d'année, il accepte de parler de son métier qu'il exerce comme avant lui son père, Jacques Vion, mort dans un feu de forêt en 1970 alors qu'il avait 9 ans.

Patrick Vion, commandant de la caserne de pompiers de Ramonville Buchens./Photo DDM, Virginie Lacaze
Patrick Vion, commandant de la caserne de pompiers de Ramonville Buchens./Photo DDM, Virginie Lacaze

Pourquoi la carrière de pompier ?

C'est une tradition familiale. Avant, cela se faisait comme ça, on était pompier de père en fils. On transmettait des valeurs. Mais j'ai deux fils et aucun des deux ne deviendra sapeur-pompier. Le métier a beaucoup changé en vingt ans. On fait du social, on est confronté à des situations bien plus périlleuses qu'avant car, en plus de porter secours, nous ne sommes pas toujours bien accueillis partout. Nous pouvons même être piégés.

C'est-à-dire ?

Un feu de voiture peut contenir des bonbonnes de gaz… Nous faisons un métier à risque ne serait-ce que pour arriver rapidement sur les lieux des sinistres. C'est beaucoup de don de soi, de présence dans la caserne. Les jeunes de maintenant veulent partir, voir du pays, gagner de l'argent. Ce ne sont plus les mêmes valeurs.

Quels sont les effectifs et l'équipement de la caserne ?

La caserne compte 83 personnes dont 73 sapeurs-pompiers professionnels répartis en 3 équipes et 10 autres personnes, soit encadrants, soit dans la logistique ou l'entretien. Les équipes tournent à raison de 24 h 00 de garde suivie de 48 h 00 de repos : soit 94 de jours de gardes par an. La caserne compte 7 femmes dont 1 lieutenant.L'augmentation de la population en zone périurbaine a pour conséquence un accroissement de l'activité de la caserne qui est le plus gros centre d'intervention de la région avec 37 communes et 2 cantons sous sa responsabilité. Les effectifs, quant à eux, sont les mêmes depuis plusieurs années. La caserne est dotée de véhicules de secours à la personne, d'ambulances, d'engin de désincarcération, d'engin de lutte contre les incendies, d'une grande échelle de 32 mètres, d'une unité de sauvetage et déblaiement et de 3 équipes cynophiles.

Un message ?

Que l'on soit solidaire, respecté dans notre travail qui est périlleux à bien des égards, nous prenons des risques en sauvant des gens, il faut que les citoyens en aient conscience.

11 janvier 2015

Un violent incendie se développe à Speloncato (corse) : 30 ha déjà parcourus par les flammes

Un incendie s'est déclaré ce dimanche vers 10 heures sur le territoire de la commune de Speloncato. 30 hectares auraient déjà été parcourus par les flammes

Les sauveteurs ont dépêché sur place quatre véhicules afin de circonscrire au plus tôt les flammes attisées par le vent. A ce propos le Sdis de Haute-Corse demande d'éviter de procéder à de l'écobuage tout au long de cette journée de dimanche au cours de laquelle des rafales de vent de l'orde de 110 à 120 km/h sont prévues sur l'ensemble du département. Plusieurs écobuages ont, en effet, été allumés dimanche matin au niveau du Col de Battaglia. 

Pour des raisons qu’il conviendra de préciser, plusieurs foyers disséminés avec des flammes virulentes prennent d’assaut ce secteur déjà durement touché par les incendies. Samedi après-midi, c’était la commune de Feliceto qui était concernée avec 5 allumages simultanés. 

Sur place pour faire face à la situation des moyens des centres de secours de Belgodere et d'Olmi-Cappella et la réserve communale de sécurité civile de Speloncato, qui a donné l'alerte au Sdis et engagé la première action sur ces incendies, ont été mobilisés. 30 hectares auraient, déjà, été parcourus par les flammes selon une première estimation.

Deux Sapeurs Pompiers blessés à coups de burin l'ors d'une intervention


Dimanche 4 janvier dernier à Annemasse (Haute Savoie) , en fin de soirée, deux pompiers ont été agressés à coup de burin par un homme âgé de 33 ans, qui souffre de troubles psychiatriques et dont le comportement avait été signalé comme menaçant. L'un a été blessé au niveau de l'occipital, l'autre à l'épaule droite. Des blessures qui ont entraîné une interruption de travail de 3 et 5 jours. Les deux hommes ont porté plainte.

9 janvier 2015

un livre sur Le jargon du sapeur-pompier

Écrit par Alain Bailloux, sapeur-pompier de Paris, l’ouvrage retrace de façon non exhaustive un peu plus de deux cents ans d’histoire du langage employé chez les sapeurs-pompiers.Premier livre de ce genre en France, il apportera des réponses à tous ceux et celles qui s’interrogent sur les origines du jargon des soldats du feu.Accessible à tous, de nombreuses illustrations satiriques (qui n'engagent que leurs auteurs), réalisées par le dessinateur Drakkar, agrémentent le livre.
Une partie des bénéfices seront reversés à des associations caritatives.
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Homage aux morts de CHARLIE HEBDO

Même si celas ne concerne pas les SP nous ne pouvons pas être indifférent à ça ALORS :



3 janvier 2015

Lourd bilan pour les sapeurs-pompiers français

L’Etat français a perdu, en seulement dix ans, 46 000 pompiers volontaires, et vu fermer plus de 600 centre de secours. Une crise inédite dans cette profession traditionnellement très populaire.


Ils bénéficient d’une cote d’amour enviable : 99 % de bonnes opinions. Les pompiers, bien sûr. Ils restent pour les Français ces bons samaritains en treillis, ceux qui sauvent les vies, éteignent les incendies et répondent présents 24h/24. Lors des récentes inondations dans le sud de la France, ils ont multiplié les interventions jusqu’à bout de fatigue.Pourtant cette fonction souffre d’une profonde crise des vocations. Début octobre, à Avignon, lors du congrès national des sapeurs-pompiers, la préoccupation était tangible. La France a perdu depuis dix ans 46 000 volontaires. Plus de 600 casernes ont fermé. L’ouverture aux femmes – 14 % des effectifs – n’a pas endigué la baisse. Pas plus que la campagne de promotion lancée en juin par le ministère de l’intérieur.

CAILLASSAGES ET POURSUITES JUDICIAIRES

Le volontariat est la base du système de secours en France. Indemnisés entre 7 et 11 euros de l’heure, selon le grade, ils sont 193 000 à exercer une autre profession. S’ajoutent 40 000 professionnels, agents territoriaux payés par les conseils généraux, 12 000 militaires la BSPP et le BMPM (Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris et Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille) et 2 000 hommes de la Sécurité civile.Dans une étude de 2008, 73 % des pompiers affirment s’engager pour rendre service et seulement 36 % pour l’adrénaline. Mais servir son prochain peut aujourd’hui virer au sacerdoce. Les caillassages de véhicules en zone urbaine difficile, les appels pour des interventions bénignes, la dérive vers un rôle de nounou, ont de quoi dissuader.De plus, les SDIS sont de plus en plus remis en cause par les compagnies d’assurances et les pompiers sont de moins en moins protégeaient sur le plan juridique. Nous pourrons citer le cas récent d’un pompier professionnel affecté au SDIS 80, condamné pour homicide involontaire après un accident à un croisement avec un scooter en conduisant un fourgon incendie, lors d’un transit vers une intervention.

UN LIEN FORT AU TERRITOIRE

Mais cette ingratitude est avant tout citadine. « En milieu rural, nous recevons toujours un bon accueil, explique Laurent Rosse, 38 ans, un expert technique dans le secteur automobile, pompier depuis 1995 à La Ferté-Vidame (Eure-et-Loir). Nous avons toujours un merci ou une tape dans le dos. »Et pourtant, dans les campagnes aussi se constate une relative désaffection. Pour le colonel Eric Faure, 53 ans, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, les raisons sont à rechercher dans la société et ses évolutions. « Le volontariat implique une attache forte à un territoire. Or ce lien de proximité diminue. On change plus souvent de lieu de résidence, on travaille loin de son domicile. » La fonction est en outre devenue plus technique. « Avant, on arrivait et on enfilait la tenue. Les anciens indiquaient la marche à suivre dans une logique de compagnonnage. Aujourd’hui, il faut suivre des formations, apprendre les normes. »Les jeunes hésitent également à s’engager sur le long terme (cinq ans renouvelables), d’autant que l’astreinte est lourde.L’Etat espère relancer le volontariat : l’an dernier, François Hollande a promis de faire remonter le nombre à 200 000 en 2017. En attendant ces renforts, les pompiers entendent de plus en plus souvent résonner leurs bip .