4 mai 2014

André Servière est le plus ancien vétéran chez les pompiers gardois.

L’ancien sapeur-pompier durant trente et un ans à Alès a reçu une décoration remise d’ordinaire à titre posthume. Portrait d'un Cévenol, rescapé de la Seconde Guerre mondiale, qui a embrassé la carrière de secouriste. Il faut laisser le temps au temps, disait un ancien président de la République. Ce temps qui a fini par rattraper André Servière, eu égard à ses états de services.Récemment se tenait le 20e congrès des anciens sapeurs-pompiers du Gard, à la salle du Capitole à Alès. Une association forte de 389 membres, présidé par le lieutenant-colonel à la retraite Thierry Valette, originaire de Lédignan.




C’est à l’issue du congrès, qui se conclut traditionnellement par des remises de médailles, qu’André Servière a été honoré par ses pairs. Et pour une raison toute particulière. André est le vétéran le plus ancien chez les pompiers gardois.Le Cévenol est né début juillet 1918, alors que tonnaient encore les canons dans le Nord de l’Hexagone et à la frontière franco-allemande. Ce qui lui permet d’échapper à la boucherie de 14-18, mais, hélas, pas aux vicissitudes de la Seconde guerre mondiale.C’est ainsi qu’engagé dans le 173e régiment d’infanterie alpine, il sera capturé par les Allemands et emprisonné outre-Rhin.N’ayant pas le goût de rester derrière les barreaux, il s’évadera à cinq reprises, suscitant l’ire de l’Occupant. Lequel finira pas déporter celui devenu entretemps résistant, au terrible camp de Rawa-Ruska, en Ukraine.Un camp de représailles créé en mars 1942 pour les prisonniers de guerre français et belges, où les conditions de vie étaient telles qu’une grande partie d’entre eux y périrent.André Servière en réchappa par miracle. Rentré en France, il décida de se mettre au service des autres, en intégrant le 1er avril 1949 les sapeurs-pompiers d’Alès.Grimpant un à un les échelons, il commença caporal, puis fut sergent, adjudant, et enfin lieutenant le 1er janvier 1966. Trente et un ans plus tard, André Servière achevait une carrière bien remplie, et prenait sa retraite."Eh, il y a la relève, là !", a-t-il clamé, pointant du doigt son petit-fils, Christophe Ribier, lieutenant chez les pompiers à Alès. Comme pour faire saisir que lui, le survivant, était fier d’avoir su assurer la transmission du flambeau à la nouvelle génération.

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